Imprimer

Essais, pamphlets

Aden Arabie

 

(1ère édition : Paris, Rieder, 1931)

Paris, La Découverte, “Littérature et voyages”, Préface de Jean-Paul Sartre (1960), 2002.

 

Lorsque Nizan quitte la France pour Aden, il a vingt et un ans, il est élève à l’École Normale Supérieure, condisciple de Jean-Paul Sartre et de Raymond Aron. Il y restera d’octobre 1926 à mars 1927, comme précepteur du fils d’un industriel anglais d’origine française Antonin Besse. Pendant le voyage et tout au long de son séjour, il échange des lettres avec Henriette Alphen, rencontrée en 1924, à qui il confie ses impressions. De retour en France en avril 1927, il l’épouse en décembre et adhère au Parti Communiste.

Le pamphlet Aden Arabie paraît chez Rieder en janvier 1931, après avoir été en partie publié dans la revue Europe de septembre à octobre 1930. Sous couvert d’un récit de voyage qui refuse l’exotisme et le romantisme du dépaysement, il s’agit d’une dénonciation du colonialisme, de l’exploitation capitaliste et de la philosophie idéaliste de l’École Normale Supérieure, mais aussi d’une démystification de la jeunesse et d’une méditation sur la condition humaine.

Jean-Paul Sartre, dans sa préface à la réédition d’Aden Arabie par François Maspero en 1960, ressuscite le « jeune homme en colère » des années 1920-1930, qui fut son condisciple au Lycée Henri-IV, à Louis-Le-Grand puis à l’École Normale Supérieure : « À présent, que les vieux s’éloignent, qu’ils laissent cet adolescent parler à ses frères » (Jean-Paul Sartre, Préface à Aden Arabie (1960), La Découverte, 2002).

 

   
Les Chiens de garde

 

(1ère édition : Paris, Rieder, 1932)

Marseille, Agone, “Contrefeux”, Préface de Serge Halimi (1998), 2002.

 

En avril 1932, Nizan publie chez Rieder Les Chiens de garde, féroce pamphlet contre la philosophie universitaire de l’époque. Il y dénonce avec violence les philosophes en place, « chiens de garde de la bourgeoisie » qui, face aux ravages provoqués par la crise économique, aux exactions et à la violence de la colonisation, à la montée du fascisme en Europe, ont choisi de se taire plutôt que d’agir, au nom de l’Esprit et des valeurs abstraites et éternelles qui dissimulent la réalité.

Ce livre, dont Serge Halimi dans sa préface en 1998 met en lumière la brûlante actualité, est un appel à l’engagement et à l’action des intellectuels, car « un intellectuel n’est pas le sténographe de l’ordre, mais celui qui sait expliquer la nécessité de le dépasser, voire de le subvertir » (Serge Halimi, Préface aux Chiens de garde (1998), Marseille, Agone, 2002).

 

 


Chronique de Septembre

(1ère édition : Paris, Gallimard, 1939)

Paris, Gallimard, Préface d’Olivier Todd, 1978.

 

Publié en mars 1939 chez Gallimard, Chronique de septembre est le récit par un journaliste témoin de l’Histoire, des événements et des négociations qui aboutirent aux accords de Munich le 29 septembre 1938. Nizan est alors, et ce depuis sa création en mars 1937, responsable de la rubrique de politique étrangère au quotidien Ce soir. La rigueur de l’analyse, l’acuité et la lucidité de la vision historique font de Nizan, comme il le revendique lui-même dans son introduction, un « historien de l’immédiat ».

« C’est, incontestablement », écrit Olivier Todd dans sa préface en 1978, « le moins littéraire, le moins retouché, des huit livres de Nizan. Pas simplement parce que le chroniqueur est pressé par le temps. Parce qu’il veut restituer l’essentiel, reconstituer le squelette » (Olivier Todd, Préface à Chronique de septembre, Gallimard, 1978).