« Que pas une de nos actions ne soit pure de la colère » (Aden Arabie, 1931)

Revue ADEN

mercredi, 21 septembre 2022 12:17

Allons au-devant de la vie ! La question des loisirs n°19 de la revue Aden. Paul Nizan et les années 30 (octobre...

mercredi, 21 avril 2021 18:34

Devant la guerre Septembre 1938-septembre 1939 n° 17-18 de la revue Aden. Paul Nizan et les années 30   (avril...

La recension ci-dessous des ouvrages et articles consacrés à Paul Nizan est très loin d’être exhaustive.

L’ensemble des références recensées par le G.I.E.N. est édité dans les bulletins bibliographiques (voir bulletin d’adhésion à l’association)

 

1) Oeuvres de Nizan

Romans

Antoine Bloyé

 

(1re édition : Grasset, 1933)

Paris, Grasset, “Cahiers Rouges”, Préface et Biographie chronologique d’Anne Mathieu, 2005, 2008.

  Antoine Bloyé, premier roman de Nizan, paraît chez Grasset en 1933.

 

À travers le récit de la vie et de la mort d’Antoine Bloyé, fils d’ouvrier devenu ingénieur, Nizan nous livre l’envers d’une ascension sociale et met en fiction celle de son propre père. Ayant rompu avec sa classe d’origine, exclu de la fraternité des luttes et des espoirs partagés, Antoine n’est pas non plus accepté par la bourgeoisie à laquelle il a cru accéder par son travail, mais dont il ne possède pas les codes. Au soir d’un accident dont il se sent responsable, il prend conscience de sa trahison et comprend que son lot sera désormais la solitude et la mauvaise conscience.

« Mais si Antoine Bloyé est un roman noir, terrible, il est aussi un roman qui appelle à la révolte. Contre la mort, contre la bourgeoisie, contre cette société où l’on ne promet que le conformisme des machines, contre ce monde de scandale où l’homme se perd » (A. Mathieu, Préface à Antoine Bloyé (2005), Grasset, « Les Cahiers rouges », 2008).

   
Le Cheval de Troie

 

(1ère édition : Gallimard, 1935)

Paris, Gallimard, “L’imaginaire”, Préface de Pascal Ory, 2005.

 

Roman militant, Le Cheval de Troie,publié en 1935 chez Gallimard, est nourri de l’expérience personnelle de Nizan l’année où, professeur de Philosophie à Bourg-en-Bresse, il fut candidat du Parti Communiste aux élections législatives (1932). À travers l’histoire des membres d’une cellule communiste dans la petite ville de Villefranche, ce roman témoigne de la violence des conflits sociaux de l’époque, de l’oppression de la classe ouvrière et de la lutte contre la menace fasciste. Mais il reflète aussi toute l’ambiguïté du regard que Nizan porte sur les ressorts de l’action militante.

Comme l’indique Pascal Ory dans sa préface en 2005 : « Voici un roman qui sue l’angoisse, un récit peuplé de héros qui, quand ils ne sont pas obsédés par la mort sont tout simplement anéantis par elle, un roman où, au moment précis où les militants jouissent – c’est le mot – de se battre, une femme meurt des suites d’un avortement clandestin, seule, abandonnée de tous et d’abord de son mari parti manifester : troublante image… » (Pascal Ory, Préface au Cheval de Troie, Gallimard, « L’Imaginaire », 2005).

 

   
La Conspiration

 

(1ère édition : Gallimard, 1938)

Paris, Gallimard, “Folio”, 2005.

 

Dans son troisième et dernier roman, La Conspiration, paru chez Gallimard en 1938(et pour lequel il aura le Prix Interallié), Nizan met en scène un groupe de jeunes intellectuels qui rêvent de changer le monde. Ils fondent une revue qui se veut révolutionnaire, mais ce projet n’aboutira pas. Comme dans tout roman d’apprentissage, ils rencontrent l’amour et la mort. L’un se suicidera, un autre trahira, un troisième, après avoir traversé l’épreuve d’une grave maladie, accédera enfin à l’âge adulte. Au-delà de ce canevas romanesque, La Conspirationbrosse en toile de fond un tableau du Paris des années 20 dont le récit du transfert des cendres de Jaurès au Panthéon constitue le point d’orgue.

Ce roman polyphonique et inspiré était destiné à s’insérer dans une trilogie, dont le second volet aurait été être le roman perdu de Nizan, La Soirée à Somosierra, où l’on devait retrouver les personnages de Laforgue et de Catherine.


   
Essais à la troisième personne

 

Annotations, Etablissement du manuscrit et biographie chronologique d’Anne Mathieu, Préface d’Anne Mathieu et François Ouellet,

Paris, Le Temps des Cerises,
2012, 132 p.

 

Roman de jeunesse non publié du vivant de Nizan, Essais à la troisième personne témoigne de la maturité littéraire et intellectuelle du jeune Nizan. Rédigé entre 1924 et 1927, ce roman d’apprentissage met en scène un jeune homme (François) et une jeune fille (Anne), reprenant un certain nombre de textes publiés dans des revues où s’expriment déjà les thèmes qui seront ceux d’Aden Arabie et d’Antoine Bloyé. Sur une trame romanesque assez classique se déploie une écriture riche et changeante, chargée de poésie, mais aussi d’une véhémence qui annonce celle des pamphlets Aden Arabie et Les Chiens de garde.

Témoignage précieux de l’évolution idéologique du jeune Nizan, ce texte nous livre, à travers l’itinéraire d’un jeune homme à la recherche de lui-même, d’indispensables clés pour comprendre l’œuvre future.